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Exposition de l'Urbanisme et de l'habitation // 1947

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Voici enfin redécouvert le Catalogue officiel de l'Exposition internationale de l'urbanisme et de l'habitation de 1947. Sur 296 pages, tous les stands sont décrits, tous les participants cités ; de longues listes exhaustives qui évoquent bien la rigueur de Paul Breton, l'organisateur, de même que le format, le papier et le plan reprennent le catalogue du Salon des arts ménagers. Cependant, l'architecture devient bien plus complexe que les appareils ménagers et cette première grande exposition reflète la montée en puissance de ce domaine : cet évènement est sans rapport avec la petite "Exposition de l'habitation" visible avant-guerre en marge du Salon des arts ménagers. C'est une vaste "Exposition internationale" avec 54 classes réunies en 5 groupes posant successivement le problème du logement (n°1) puis urbanisme (n°2), habitation (n°3), a construction (n°4 avec matériaux, construction, équipement, exécution), jardin (n°4bis) et enfin l'information (n°5 avec la codification, la presse spécialisée et la "propagande éducative")... Les illustrations de Jacques Nathan/Garamond sont impressionnantes, autant que le texte d'introduction d'André Hermand qui mérite d'être cité : "En même temps que le nombre des hommes et des femmes vivant sur la terre augmentait brutalement jusqu'à presque tripler, un exode immense et spontané déplaçait les populations des campagnes vers les villes. Et aujourd'hui, alors que l'humanité est plus riche de connaissance, de puissance et de moyens nouveaux qu'elle ne l'a jamais été, des millions d'hommes et de femmes souffrent et peinent parce que leur logis est insuffisant, surpeuplé, vétuste, malsain, ruiné, malcommode, bruyant, privé des équipements les plus élémentaires, manquant d'air, de lumière et de soleil, ouvert sur des rues étroites ou des cours sombres, ou perdus dans des lotissements sans voiries, sans eau, dans le désordre de l'improvisation. Et la guerre est venue ajouter de terribles blessures et une confusion nouvelle dans ce drame de l'habitation humaine." La solution est illustrée par les appartements types reconstitués au premier étage sur les balcons nord-est et sud-est, du "groupe-4 classe-40" avec son comité prestigieux : présidence René Gabriel (président de la SAD), vice-présidence et présentation de Marcel Gascoin (directeur de l'UAM), rapporteur Paul Beucher (Ecole Boulle)...

Here finally rediscovered the Official Catalogue of the International Exhibition 1947 of Urban Development and Housing. On 296 pages, all stands are described, all participating cities; long exhaustive lists that really evoke the rigor of Paul Breton, the organizer, as well as the format, paper and plan show the catalog of Ideal Home Exhibition. However, the architecture becomes more complex as household appliances and this first major exhibition reflects the rise in this area: this event is unrelated to the small "Fair Housing" visible prewar margin Ideal Home Exhibition. That's a big "International Exhibition" with 54 classes combined into 5 groups successively posing the problem of housing (1) and Urban Planning (2), home (No. 3), Construction (No. 4 with materials construction, equipment, execution), garden (No. 4a) and finally information (No. 5 with coding, specialized press and "educational propaganda") ... the Jacques Nathan-Garamond illustrations are impressives, like the introductory text of André Hermand which deserves to be quoted: "at the same time that the number of men and women living on the Earth increased sharply to nearly triple, a huge and spontaneous exodus moving populations the countryside to the cities. and today, when humanity is richer knowledge, power and new ways it has never been, millions of men and women suffer and struggle because their home is inadequate, overcrowded, dilapidated, unhealthy, ruined, cumbersome, noisy, deprived of the most basic equipment, lacking air, light and sun, open on narrow streets or dark courtyards, or lost in subdivisions without roads, without water, in the disorder of improvisation. And the war has added terrible injury and further confusion in this drama of human habitation. "Solution is illustrated by show flats apartments on the Grand Palais north-east and south-east first floor balconies,the " Group 4 - class 40 " with its prestigious committee: Chair René Gabriel (President of the SAD), Vice-President and presentation Gascoin Marcel (director of UAM), rapporteur Paul Beucher (director of the Ecole Boulle) ...

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Leboncoin // foire contemporaine

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Parmi les millions de photographies en ligne sur leboncoin.fr, il y avait tout ça ! Ne rêvons pas car les yeux qui surveillent ces annonces sont légions et les plus incroyables trouvailles disparaissent vite... Pas automatiquement : du fait-main, retiré un par un, avec cette même phrase : "je vous le prends dès maintenant". Et puis... Hop ! C'est ainsi que le tableau de chasse s'assimile à une accumulation compulsive, touchant ici la préciosité et ailleurs la vulgarité (meubles d'urgence // René Gabriel 1/2). Cependant, contrairement à la complexité intellectuelle nécessaire pour aimer le banal, le désir du rare et du précieux est compréhensible par tout le monde : la beauté - à l'image de la bonté - n'étant que la norme la mieux partagée. Et nous aimons tous jouer à la chasse au trésor. Heureusement, l'autre monument d'Internet, Wikipedia, nous sauve en citant Jacques Le Goff pour offrir à la rubrique Leboncoin.fr une amusante dimension anarco-médiévale : "D'une certaine façon, leboncoin.fr est au XXIe siècle ce que la foire était au Moyen Âge. À cette époque, il n'y avait pas tellement de boutiques, ni en ville ni à la campagne. Le grand centre où les gens se procuraient de tout, c'était les foires. J'analyse plutôt l'essor du Bon Coin comme une expression de la « débrouillardise » française. C'est cet état d'esprit qui a attiré un nombre incalculable de gens vers Paris très tôt. Le site démocratise l'acquisition de produits dont une grande partie du prix peut être liée aux intermédiaires. Il propose un retour à la vie de qualité médiévale, avec convivialité et entraide. Il apparaît également très efficace sur le marché de l'immobilier, de l'automobile et de l'emploi, ce dernier point étant particulièrement important actuellement." Il faudrait ajouter le marché de l'art. Oui, décidement, Internet est une foire, celle où exposeront les artisans que nous allons tous redevenir d'ici peu, avec plus ou moins de bonheur. Celle, aussi, où il faudra apprendre à être son propre expert : choisir pour soi. En attendant, ci-après, voici des trésors photographiques où le préciosité se banalise. Soyons certains que les lecteurs de ce blog en gardent d'autres dans leur ordinateurs : qu'ils n'hésitent pas à les transmettre afin de compléter cette exposition...

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Psychanalyse urbaine // traumatisme et réappropriation

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Dieppe bombardé - 1694, fonds médiathèque Jean-Renoir

Un long moment studieux consacré, pour le service "Unesco - Ville d'art et d'histoire", à la préparation de la journée de conférences du 12 septembre ayant pour sujet la psychanalyse urbaine, avec un sous-titre qui peut être considéré comme un cycle vital : traumatisme, reconstruction, réappropriation. Si cette approche paraît originale en France, une psychanalyste new-yorkaise me signalait encore récemment que la chose était d'une banalité à pleurer dans sa ville, où tout projet sérieux doit s'accompagner d'une interprétation psychanalytique. Cependant, nous sommes en France, très exactement de l'autre côté de l'Atlantique, au Havre ! Ici, pour marquer les 70 ans des bombardements, l'Université organise un colloque sur les bombardements en eux-mêmes (Cirtai), cherchant à établir le pourquoi du comment. Il s'agit d'un travail nécessaire mais on a le droit de le trouver excessivement premier degré ; un esprit fin pouvant y voir la marque d'un traumatisme non-encore assumé. On cherche une explication, une justification. Elargissons donc le sujet en lisant Thomas Hippler, Le gouvernement du ciel. Histoire globale des bombardements aériens (Les Prairies ordinaires, 2014) où l'on découvrira qu'il n'y a jamais une raison mécanique. Tutto è cosa mentale. Pour passer au pourquoi du pourquoi, afin de surpasser le vide et de réinvestir le lieu dans son présent (vivant au Havre et non ailleurs), voici le programme complet de notre journée : soyons nombreux !

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collection gg // présentation générale

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Cinq années désormais qu’Éric et moi cheminons ensemble : pour fêter cet anniversaire, nous avons décidé d'un nouveau lieu où stocker les trois cents meubles de notre "collection gg"... Pourquoi cette collection ? Et pourquoi cette période, la Reconstruction ? Disons que l'aventure débute en 2001 quand je tombe sur un article de la revue Maison Française intitulé "Ils ont trouvé un appartement neuf au Havre" avec le mobilier d'un certain Marcel Gascoin. C'est la fin du mythe voulant qu'il n'y ait pas d'intérieur dans l'architecture d'Auguste Perret : Le Havre n'est pas seulement un paysage... pour ne pas l'ignorer, il fallait surtout sortir de la grande histoire de l'architecture et entrer dans la petite histoire de la décoration. C'est ainsi que nous avons rencontré le style reconstruction situé dans une "zone aveugle" de notre mémoire entre le Modernisme et l'Art déco. Il marque notre obsession parce qu'il nécessitait d'admettre que la modernité n'était identifiée jusqu'ici que dans sa forme la plus radicale, celle qui se construisait "en contre" : contre l'histoire, contre l'usage, contre la tradition, contre les formes et les matières du passé... allant jusqu'à oublier ses origines, l'art et l'utile... Face à cette radicalité, rien ne pouvait résister, tout semblait déstabilisé. Heureusement, ce progrès en guerre qui abandonne tout derrière lui est aujourd'hui apaisé. La modernité est désormais dépassée par elle-même et il n'est plus nécessaire de lutter contre une rébellion ou une convention car les formes s'attachent moins aux idéaux qu'elles s'assument comme des liens et des héritages. Cette grille d'analyse révèlent d'excellents créateurs ayant imaginé un artisanat "en grande série", une mécanisation à échelle humaine pas exclusivement réduite à l'efficacité, voire au profit, sans pour autant sombrer dans l'ostentatoire et le luxe ; ils ont redécouvert des matériaux et des formes simples, sans pour autant imiter. Le temps est venu de regarder sereinement l'humain dans son héritage, admettre sa condition naturelle, son emprisonnement sur une terre délicate, son enfermement comme héritier du passé, et, malgré tout cela, sa capacité à inventer un futur meilleur dans une sereine joie de vivre... Bonne visite.

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Style Reconstruction // Commission du Meuble de France

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"placard" apposé par René Gabriel au SAD de 1947

C'est un fait nouveau - n'en soyons pas peu fiers -, les écrits dans l'histoire des arts citent de plus en plus fréquemment le style Reconstruction. La découverte d'un texte mis en ligne en 2012 par un conservateur du Mobilier National et d'Orsay (Yves Badetz sur c-royan.com) m'a fait repenser à un évènement fondateur... Yves Badetz présente ainsi la Commission du Meuble de France (CMF) comme point de départ : ce n'est pas faux, le principe est ouvertement calqué sur le modèle administratif de l'Utility Furniture Advisory Committee, reconnu en Grande-Bretagne comme point de départ du "design" (Gordon Russell // Utility Furniture). On peut nuancer en affirmant que ce mouvement débute auparavant, quand la Grande Dépression provoque le déclassement du modernisme radical, en faisant ressurgir les fondamentaux Arts & Crafts, mais il est certain que la CMF marque un début en France. Le paysage créatif était jusqu'ici brouillé par des querelles et une absence de soutien administratif (les initiatives se réduisant le plus souvent à l'échelle individuelle), lorsque les protagonistes du mobilier produit "en série" s'unissent une première fois autour de cette commission ; ce sont des décorateurs inscrits à la Société des Artistes décorateurs (SAD) et financés par le ministère de l'Industrie. En observant leurs projets, on remarque une lourdeur rustique et une part importante accordée à la décoration car le terme "industrie" désigne ici l'artisanat du luxe plus que l'efficacité d'un mode de production. Suivant ce paradoxe, on comprend la brève durée de la CMF qui naît en 1946 pour disparaître l'année suivante. Son principal responsable, René Gabriel, jette l'éponge en affichant publiquement l'échec du projet au Salon des décorateurs de 1947 et abandonne la direction de la SAD à Jacques Adnet. C'est heureux car il va alors renouer avec la modernité ! D'autant plus qu'il obtient un meilleur accueil chez les ex-UAM, petits protégés du ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme, comme Marcel Gascoin qui est alors en charge de la section ameublement dans l'Exposition internationale (Exposition de l'urbanisme et de l'habitation // 1947), autre événement fondateur, s'il en faut, avant la réouverture du grandiose Salon des arts ménagers (Meubles de série // Arts ménagers 1948).

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Louis Sognot // créations en rotin

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canapé, table basse, tabouret et paravent en rotin de Louis Sognot devant le garage gg

Souvenons-nous... Louis Sognot (1892-1970) est l'un des créateurs modernes qui exposent à l'UAM en 1930 ; proche de Le Corbusier, Pierre Chareau, Francis Jourdain, Rob' Mallet-Stevens, il se spécialise initialement dans le mobilier métallique... Cependant, lors de la crise des années 1930, il se tourne régulièrement vers le rotin. Après un premier essai mené sur une chaise métallique en 1932, il l'utilise de plus en plus fréquemment à destination des petites collectivités (restaurant, bar, hôtel) et dans la décoration des villas. Après-guerre, il l'intègre aussi dans un ensemble luxueux avec un lit bateau en moëlle de rotin qu'il dessine pour la fille de Paule Marrot en 1946 dont la ligne souple lui servira régulièrement de modèle. La même année, on retrouve le rotin dans un projet pour la CMF (Style reconstruction // Commission du Meuble de France), dans l'assise d'une petite chaise qui évoque son premier essai de 1932 mais sur une ossature bois car le métal manque. Enfin, il s'affirme définitivement comme le spécialiste au Salon des arts ménagers en 1951, dans le stand sur les "nouveaux matériaux". Après cet évènement, Louis Sognot sort de la phase expérimentale où il mélangeait le rotin à des structures en métal ou en bois et l'assume dans les montants - comme il l'avait fait dans un ensemble économique pour chambre d'hôtel présenté au Salon des arts ménagers en 1939 -, créant des meubles souples et vigoureux où sa patte reste identifiable même s'il se tourne parfois vers des formes traditionnelles, proches des styles Empire et Art Nouveau. A partir de 1954, des luminaires de Mouille accompagnent systématiquement ses meubles et offrent une ambiance contrastée dans les tons et les matières, à la fois rustique et précieuse, légère et chaleureuse.

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Exposition 2014 // Habitat provisoire 02

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Retour sur l'exposition "Habitat provisoire - la vie quotidienne après 1944" car elle ne reste visible dans l'Atelier Perret que seulement deux petites semaines. Après un premier volet consacré au montage du baraquement (Exposition 2014 // Habitat provisoire 01), nous en proposons donc un second ayant pour sujet le mobilier. Les amateurs du genre ne seront pas déçus car ils retrouveront René Gabriel derrière cette sobre façade avec quelques pièces rarissimes : des variantes de la salle en série 120 (buffet 120, table 121, chaise 123) et l'inédite chambrée de réinstallation (armoire 154, lit 155, chevet). Ces meubles sont moins célèbres que la fameuse salle à manger de "réinstallation" (Meubles d'urgence // René Gabriel) ou que la chaise avec caillebotis, très recherchée depuis qu'elle a été publiée sur ce blog (René Gabriel // chaise économique)... Signalons enfin que la plupart des modèles exposés, contrairement aux types, n'ont pas été édités en très grande série et ont dessinés auparavant, en 1941, quand René Gabriel travaille pour le Service des constructions provisoires à destination des sinistrés de la "première reconstruction" (après l'invasion allemande). Comme beaucoup, René Gabriel reste actif en "zone libre" mais il va disparaître après la fin de la ligne de démarcation (novembre 1942). Il ne reviendra qu'au tout début de l'année 1944 pour présenter ces derniers modèles, attentant la seconde reconstruction, celle qui doit suivre le débarquement et la Libération...

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Le Corbusier à Marseille // vs style 1940

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Suite à un sympathique mail de David Liaudet, rédacteur du blog archipostalecarte, voici pour identification une chose inimaginable dans l'Unité d'habitation de Marseille. Difficile de retrouver le créateur des meubles mais nous constatons immédiatement une distance avec Perriand ou Prouvé, autant qu'avec Gascoin ou Gabriel, mais une grande proximité avec le "style 1940"... L'ambiance affirme un luxe bourgeois en dégageant l'espace tout en montrant des sections épaisses, avec une excentricité si bien mesurée qu'elle évoque plutôt l'exposition de 1937 que de 1947. Et puis la touche rustico-anglo-coloniale et le masque sur le mur afin de montrer qu'on s'y connaît et qu'on aime l'aventure, qu'on a de l'argent et qu'on est puissant. Le logement idéal pour le caniche royal, soit à l'opposé de la révolution moderne, qu'elle soit radicale ou sociale. Allons plus loin et jouons le jeu en imaginant la vie d'un propriétaire pleinement satisfait d'acheter un appartement du Corbu, avec vue, et très fier de devenir par là même un homme moderne, comme il faut, sans savoir exactement ce que tout ça signifie. Il téléphone donc à un artiste décorateur de ses amis, très chic et fréquentable, qui fait venir les plus belles choses dans le goût actuel, simple mais confortable, original mais supportable. Satisfait de lui-même, l'ensemblier conseille à son client de faire photographier cette décoration qui doit remettre la mode sur le droit chemin. C'est si parfait, si léger, si équilibré dans ce cadre si original. Le photographe arrive mais le chien reste là. Tant mieux, gardons-le, il ne dépeint pas. "Ah ! Par contre, la table basse ne cadre pas tout à fait, pouvez-vous la faire tourner légèrement vers ma droite ? Merci... reculez... là... c'est parfait..." Puis la conversation se poursuit : "En faire une carte postale, vous pouvez, oui ? Oh ! Oh ! Oh ! Comme c'est amusant !" Allez, constatons que notre bonhomme a bien de l'avance : non dans la photographie, ni dans l'ameublement (où l'on note tout de même un certain décalage) mais, osons le dire, dans le profil des habitants de l'Unité... Ici comme ailleurs, hier comme aujourd'hui, le social n'est qu'un mythe destiné à séduire une élite bien plus qu'une réalité quantifiable ou mesurable. Ce cas extrême illustre une situation passée en sourdine qui mériterait pourtant d'être interrogée ! Ci-après, pour se soigner, les photographies du "véritable" appartement témoin, ouvert en juin-juillet 1949 (article du Décor d'aujourd'hui n°52), avec un mobilier qui n'était guère plus "social" mais dans un autre genre...

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Lina Zervudaki (1890-1950) // créations en rotin

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Les mannequins "Caroline" de Lina Zervudaki au 26ème SAD, in Art et décoration t.65, 1936 p.173

Pour poursuivre l'enquète sur l'introduction du rotin dans la reconstruction (Louis Sognot // créations et rotin), voici un autre exemple montrant comment ce matériau a été réinventé comme un luxe en partant du rustique, à la manière de la poterie de grès (Pierre Pigaglio // Royère, Jouve & Cie). Le principe de la "tradition modernisée" de la Reconstruction repose en effet sur des techniques jusqu'ici considérées comme dépassées ou rurales comme la poterie utilitaire, la vannerie en rotin, la tapisserie murale... Ces arts pauvres, rustiques, anciens, apparaissent comme le support d'une liberté alternative associée à une économie de moyen, suivant Georges-Henri Rivière qui assimile les "arts et traditions populaires" à une culture en perdition face à une industrialisation qui entre elle-même en crise. Tristement récupéré par la doctrine nazi qui veut associer la race au terroir et à l'artisanat, ce principe survit sous l'Occupation et certains élèves brillants des grandes écoles esquivent grâce à cela le S.T.O. en prétextant étudier le folklore ; mais ces jeunes créateurs vont bouleverser les codes plutôt que de rechercher une soi-disant vérité ancestrale. La technique et la matière restent à leurs yeux des supports pour la création moderne. C'est ainsi que le territoire mental de l'après-guerre est prêt à accepter à bras ouverts cette invasion néo-artisanale. C'est également ainsi que la vannerie se trouve modernisée. D'ailleurs, l'art du vannier n'est plus en osier mais en rotin, comme l'indique René Chavance dans le catalogue du Salon des arts ménagers de 1951, ce matériau a toutes les qualités, "sa flexibilité d'abord, qui se plie sans dommages aux plus capricieux décors ; sa légèreté qui permet de déplacer facilement les meubles qu'il compose ; sa solidité, son commode entretien, car il est lavable. Et nous ne sommes pas au bout. Il est imputrescible et inattaquable par les vers, il supporte sans broncher toutes les intempéries : humidité ou sécheresse, froidure ou chaleur. Enfin, il est agréable au toucher, d’une demi-élasticité confortable, plaisant aux regards, d’aspect jeune et gai". Rappelons donc qu'il a été redécouvert par trois précurseurs dans les années 1930 : Louis Sognot, Colette Guéden et, peut-être moins connue, Lina Zervudaki. Ci-après, sa biographie résumée et ses principales créations.

To extend the previous article , here is another example of rustic luxury invention. The principle of " renewed tradition " during "Reconstruction" (immediate postwar) is indeed based on techniques previously considered outdated or rural : utilitarian stoneware pottery , rattan basketry , wall tapestry ... These poor , rustic , aboriginal arts , appear as supporting a free alternative , continuing the ideas of Georges- Henri Rivière , equating Folk Art at any craft timeless. The principle survives during the war- when folklore pretext allows some brilliant students to dodge the "Service du Travail Obligatoire" (Mandatory work service) to study the land - but young designers prefer upset codes rather than to seek the truth of the Ancients. Technical and material thus remain what they are: media ! Thus the mental territory of postwar accept the invasion by a modernized basketry , art weaver who will no longer rattan wicker but . As stated René Chavance said in 1951 , it has all the qualities " flexibility first, that bends without damage to most capricious decorations ; lightweight for moving easily . . furniture he made ​​, its strength , its convenient maintenance , because it is washable and we are not at the end It does not rot and unassailable by worms , it supports all without flinching weather : humid or dry heat or coldness . Finally, it is pleasant to the touch , a comfortable semi-elasticity , pleasing to the eyes , to look young and gay . " So remember it was rediscovered by three pioneers in the 1930s : Louis Sognot , Colette Gueden and Lina Zervudaki . Below, his biography and his creations.

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Utopie domestique // Le Cube Rouge jeudi 27 novembre

Le Cube Rouge // style reconstruction

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Sur le boulevard Raspail, nous sommes face à la Fondation Cartier, à l'Ecole spéciale d'architecture et à Camondo... Entre art, architecture et design, c'est l'endroit idéal pour découvrir le style reconstruction - dans toute sa splendeur discrète - à la galerie "Le Cube rouge". C'est la première fois à Paris qu'un ensemble aussi important de cette période est rassemblé et il faut remercier chaleureusement Jérôme Godin d'avoir découvert et mis en scène ces trésors à l'occasion de la sortie officiele de L'utopie domestique. Nous pouvons donc découvrir pendant quelques temps beaucoup de meubles de Marcel Gascoin : armoire trois portes, buffet, table, chaises, étagère, fauteuil, divan-lit ; René Gabriel est également bien représenté avec l'aide d'un petit prêt de la collection gg ; Jacques Hauville dans une série de petites étagères accompagnée d'un meuble-élément aux belles et rares proportions... Voici quelques images de Carole et de Vincent en attendant. Mais, vraiment, je conseille d'aller sur place, même aux timides qui - comme moi - n'osent généralement pas fréquenter les galeries, car Jérôme est aussi sympathique qu'abordable, ce qui ne le rend pas moins expert et compétent. Bravo Jérôme pour ton travail !

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Auguste Perret // Reconstruction de Mulhouse

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Merci à Sandrine et Hervé pour cette découverte : voici Le Havre ! Mais il y a vingt ans, avant la mode, bien avant la protection patrimoniale, avant même l'existence d'une charte paysagère... Nous sommes ici à Mulhouse, dans un quartier encore peu considéré par ses habitants bien qu'il soit en plein centre ville et dans l'une des architectures les plus élégantes du XXe siècle. Oui, c'est bien signé par Auguste Perret avec sa "marque" dans l'urbanisme, dans l'architecture ainsi que dans tous les détails de construction : son béton grésé, bouchardé, lavé avec ses gravillons en grès rose, en quartzite et en calcaire blanc ; ce sont aussi ses ferronneries, huisseries, corniches, claustras ; tout y est car, en 1950, il obtient un contrat de "conseiller technique pour la reconstruction de Mulhouse" (cf. cité de l'architecture) et d'ingénieur. Il influence donc très fortement les architectes chargés du "carrefour de Bâle", Pierre Lauga (ici sur archipostcard) et Daniel Girardet dans l'urbanisme, Henri Perrin et R. Schmitt dans les opérations. Tout y est superbe et surtout "dans son jus", sans le moindre ravalement ! Un bon support pour se sensibiliser à l'architecture du Mouvement moderne en n'ignorant surtout pas que Mulhouse a ses chances dans ce domaine puisqu'elle est située à une demi-heure du Vitra Design Museum et à peine plus de la Fondation Beyeler. Ci-dessous, une promenade avec une vingtaine de photographies suivant l'itinéraire recommandé : depuis la gare, passez devant le "bâtiment annulaire" heureusement déjà célèbre, remontez un peu la rue du Sauvage pour ensuite redescendre et filer à l'est du boulevard Clemenceau, finir par la rue Poincaré pour enfin revenir vers la gare en passant par la rue du Havre ! Tiens, un appartement à louer ? Non, vraiment, quand tout converge à ce point, il n'y a plus de coïncidence possible...

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Boncoin.fr // nouveaux arrivages

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Actuellement occupé à rédiger un ouvrage "imposant", je n'ai plus trop de temps libre pour m'occuper de ce blog mais, heureusement, des amis pensent à moi et me confient leurs dernières trouvailles sur le Boncoin... Je réactualise donc ce message posté le 1er août 2014 en ajoutant deux belles annonces.

Parmi les millions de photographies en ligne sur leboncoin.fr, il y a tout ça ! Cependant, les yeux qui surveillent ces annonces sont légions et les plus incroyables trouvailles disparaissent vite... Et Hop ! C'est ainsi que le tableau de chasse s'assimile à une compulsion collective, faisant se toucher la préciosité et la vulgarité (meubles d'urgence // René Gabriel 1/2). Cependant, contrairement à la complexité demandée quand il s'agit d'aimer la banalité, la quète du rare et du précieux est évidente pour tout le monde : la beauté - à l'instar de la bonté - est la norme la mieux partagée. Nous aimons tous jouer à la chasse au trésor... Heureusement, pour balayer cette évidence, Wikipedia cite Jacques Le Goff dans la rubrique Leboncoin.fr et ouvre une amusante dimension anarco-médiévale : "D'une certaine façon, leboncoin.fr est au XXIe siècle ce que la foire était au Moyen Âge. À cette époque, il n'y avait pas tellement de boutiques, ni en ville ni à la campagne. Le grand centre où les gens se procuraient de tout, c'était les foires. J'analyse plutôt l'essor du Bon Coin comme une expression de la « débrouillardise » française. C'est cet état d'esprit qui a attiré un nombre incalculable de gens vers Paris très tôt. Le site démocratise l'acquisition de produits dont une grande partie du prix peut être liée aux intermédiaires. Il propose un retour à la vie de qualité médiévale, avec convivialité et entraide. Il apparaît également très efficace sur le marché de l'immobilier, de l'automobile et de l'emploi, ce dernier point étant particulièrement important actuellement." Ajoutons un nouveau marché de l'art où chacun devra apprendre à être son propre expert, à exprimer son goût ! En attendant, voici des trésors photographiques où le préciosité est banalisée.

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Exposition 2015 // René Gabriel

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Salle de séjour de l'Appartement témoin aménagée pour l'exposition "René Gabriel"

Le 4 juillet à 11h : inauguration de l'exposition sur René Gabriel, à la Maison du patrimoine du Havre. Toujours la même équipe en action, à mes côtés, me soutenant, me supportant : Denis Bréault et son fils, Quentin, à la manœuvre, Elisabeth Chauvin, aux commandes, Patricia Dubuc, à l'accueil, et ce très cher complice, Eric Garzena, à l'arrière cette fois. Je ne vais pas faire semblant d'être optimiste car rien ne s'y prête. Malgré tout, cet aménagement semble être le plus beau (il succède à d'autres expositions sur Marcel Gascoin et sur Jacques Hitier, qui ne sont pas des moindres dans mon souvenir). Il y a pourtant un supplément d'âme chez le père spirituel de la « modernité sociale ». Sans un compromis, c'est franciscain, avec quelque-chose d'ancestral. Il se dégage une esthétique terreuse, méditerranéenne, atavique, immédiatement sensible dans les tons dominants, les bois bruts, les céramiques, la tapisserie, substrat aride sur lequel poussent trois plantes vertes. Voici le plein été où la terre grise affleure entre les touffes d'herbes racornies et, avec elle, la paille jaune, le bois sec, la sieste du chasseur. Une inquiétude : pas le moindre bruit, aucun grillon à l'horizon. Il y a quelque chose de lourd qui survit dans cette ambiance brûlante, comme si un Grand Ancien - peut-être Cthulhu lui-même - restait tapi sous le parquet. Oui, l'été, c'est aussi la saison où l'on découvre les agarics des trottoirs nés dans les profondeurs de la terre, poussant sous le gravier ou le bitume, dans l'absence de lumière, pour jeter leurs spores dans le soleil de juillet (avant qu'une foule aveugle ne les piétine). Il semblerait que l'avenir appartienne toujours aux générations suivantes. Les « rhizomes » de Deleuze ne sont que du mycélium, ses « dehors » des sporophores. Tout est lent, épais, résistant, du moins tout ce qui cache la véritable nouveauté, l'univers à venir, l'air libre. Un changement s'annonce, il n'a pas encore adopté une forme précise.

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Tous à Ploemeur // préfabriqués 534-10 et UK-100

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Le mail René-Gabriel à Ploemeur...

Prolongeons cet été notre tour de France des villes reconstruites, allons donc respirer le bon air breton. Rendez-vous près de Lorient, guidés par trois bonnes raisons : le futur "musée des préfabriqués" (Mémoire de Soye), l'exposition d'Elisabeth Blanchet sur les prefabs en Grande-Bretagne (prefabmuseum.uk) et celle des photographies du MRU sur la reconstruction de Lorient (lorient.fr)... Outre le troisième événement, les choses se passent à Ploemeur, ville accolée à Lorient qui accueille l'association Mémoire de Soye dans le parc du château du même nom où se trouvaient de nombreuses habitations provisoires après la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, la cité se "re-reconstruit", grâce à douze ans d'efforts ininterrompus de Mickaël Sendra, dans un très beau projet soutenu par le dynamique maire de Ploemeur, Ronan Loas. Deux beaux modèles d'habitats provisoires sont aujourd'hui visibles sur le site, les préfabriqués 534-10 et UK-100. Ils viennent juste d'obtenir un classement "Monument historique" par la Commission régionale du patrimoine et des sites. En attendant la suite, afin de compléter ce que j'ose espérer voir comme l'embryon (déjà bien mature) d'un futur grand musée de plein air sur l'habitation (voire le design et la préfabrication), tout se passe dans la sympathie et la modestie ; ceci préfigure une vraie réussite car il y a autant d'humanité que de rigueur dans ce travail : le choix du mobilier, l'orientation internationale des recherches, en direction de la Grande-Bretagne (avec prefab et utility furniture) ou des Etats-Unis (Tennesse Valley Authority), sans compter l'enthousiasme collectif. Tout y est, de la petite histoire à la grande, du drame à l'espoir, du passé à sa redécouverte, et surtout du présent à l'avenir car la question du logement reste de premier ordre dans notre société et ne laisse pas d'interroger. Un grand merci à Mickaël, Martine, Eric, "chez Ginette" et autres amis de Soye pour l'accueil.

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Das Vitrahaus Ist // exposition noël 2014

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En octobre 2014, M le magazine du Monde titrait "L'appel de la forêt" afin d'évoquer le retour du bois dans le design. D'un coté, j'ai découvert l'Atelier BUD, 100% chêne massif made in Normandie (sur Facebook), beau-utile-durable et pas cher. Nous y reviendrons. De l'autre, il fallait approfondir en visitant l'exposition Aalto, poussant vers l'Est jusqu'au Vitra, près de Bâle. Dans ce campus Vitra, tous les bâtiments sont "signés" par des starchitectes : le musée du design de Frank Gerhy (1986/1989), le pavillon de conférence de Tadao Ando (1993), une usine de Nicholas Grimshaw (1981-1983), deux autres d'Alvaro Siza (1994) et de SANAA (Sejima And Nishizawa And Associate, 2012), un pôle incendie de Zaha Hadid (1993), une promenade d'Alvaro Siza (2014), une tour toboggan de Carsten Höller (2014), une station d'essence de Jean Prouvé (1953), un dôme géodésique réédité de Richard Buckminster (1975), une maison Diogène de Renzo Piano (2013). Dans ce parc d'attraction pour adultes consentants à la libido architecturale surgonflée, nous entrons dans Das Vitrahaus (Herzog & de Meuron, 2010) qui sert d'écrin aux joyaux du design mondial réédités par la célèbre marque. C'est Noël, et c'est toujours Noël ici, car chacun trouve son bonheur à l'intérieur de ce qu'il faut bien nommer le temple de la consommation chic. S'y rencontrent de jeunes étudiants souhaitant voir de près des monuments (que leurs enseignants mettent sur un piédestal) et toute la bonne société (sachant ce qu'il faut avoir chez soi). Ce n'est pas le bas peuple qui s'adonne ici à l'individualisme possessif. Le paradoxe est tout de même violent entre ce consumérisme et l'esprit protestant d'Alvar Aalto, le calvinisme de Le Corbusier ou le catholicisme social de Jean Prouvé... J'aurais aimé un souvenir à un prix digne de René Gabriel : cent euros maxi. Mais rien, bredouille, pas même un branlant tabouret S60. Où est cette industrie qui devait mettre la machine au service de l'art et du peuple ? Voici ce qui manque encore à Vitra : ça viendra.

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Palmarès // Salon des arts ménagers 1956

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couverture du catalogue officiel du salon des arts ménagers de 1956

Pour qui voudrait ranger par ordre d'importance les designers de meubles français au milieu des années 1950, le catalogue du salon des arts ménagers offre de superbes listes, plus particulièrement en 1956 quand le « style reconstruction » atteint le sommet de son succès. En effet, l'art et la manière des meubles en bois économiques sont digérés par la majorité des grandes fabriques, ce qui oblige les jeunes créateurs à se renouveler dans un design plus graphique, suivant un "style international" rationalisé (désormais états-uniens) que nous dirons "moderniste" en réservant précieusement le mot "moderne" pour des horizons plus larges ! Comme tout sommet, il marque à la fois la fin d'une montée et l'amorce d'une descente. En attendant la chute, on découvre dans l'aile sud du Grand Palais une présentation d'ensembles mobiliers par tous les créateurs qui auront marqué la première moitié de la décennie. Évidemment, les stands ne sont pas rangés au hasard. La crème de la crème est dans l'exposition « Formes utiles » de l'UAM (Union des artistes modernes) qui présente, cette année-là, des tables inventées par huit artistes. Ensuite, Marcel Gascoin continue de tenir bien en main le bâton de relais que lui a transmis René Gabriel, veillant à placer ses favoris dans le stand pour les membres de l'Association des créateurs de meubles de série (ACMS = 18 noms à bien retenir). La troisième marche est réservée à des meubles un peu plus luxueux qu'occupent les autres invités de la prestigieuse section du Foyer d'aujourd'hui (FA = 24 noms à regarder de près). Hors du podium, ce ne sont plus des invités mais des entreprises et des créateurs qui doivent payer leur place afin d'apparaître dans les salles du premier étage de l'aile sud réservées aux « industries »: salles Sud, Sud-ouest (SO), Sud-Est (SE) et rotondes, avec 53 entreprises, à trier soi-même, incluant une dizaine de décorateurs non représentés ailleurs. On peut aussi constater que certains s'affichent partout, l'exemple type étant Jacques Hitier qui est à la fois dans l'ACMS pour ses créations modernes, dans le FA pour une édition de La Méridienne et dans le double stand professionnel SO-09/11 chez Tubauto... Listes ci-dessous avec les publicités de meubles publiées dans ce catalogue...

For who would arrange in order of importance the French furniture designers in the mid-1950s, the catalog of household arts fair offers superb name list, particularly in 1956 when the "reconstruction style" reached the peak of its success. Indeed, the art and practice of economic wooden furniture are digested by the majority of factories, forcing young artists to renew themselves in a more graphic design, following an "international style" streamlined (now state-uniens) we say "modernist" in carefully reserving the word "modern" for wider horizons! Like any top, it marks both the end of a climb and the beginning of a descent. Until the fall, we discover in the south wing of the Grand Palais a presentation of furniture sets by all the designers who have marked the first half of the decade. Obviously, the stands are not randomised. The cream of the crop is in the exhibition "Useful Forms" of the UAM (Union of Modern Artists) which has, in that year, tables invented by eight artists. Then Marcel Gascoin continue to keep under control the stick relay that sent him René Gabriel, ensuring his favorite place in the stand for the members of designer furniture Association (Association des créateurs de modèles de série ACMS = 18 names to remember). The third step is for the slightly more luxurious furnishings occupy the other guests of the prestigious section of the Home today (Foyer d'aujourd'hui FA = 24 names to look closely). Off the podium, are no longer guests but companies and creators who have to pay their exhibition stand to appear in the first floor of the south wing rooms for "industries": South halls, Southwest (SO ), Southeast (SE) and rotundas, with 53 companies, sort oneself, including ten designers not represented elsewhere. We can also see that some appear everywhere, the typical example being Jacques Hitier which is both in the ACMS for his modern creations in the FA for an edition by La Méridienne and professional stand in the double SO-09/11 at Tubauto ...

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1820-1890 Shaker // guerres de religions

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le livre édité cette année par Assouline

Frédéric, ami et animateur du site Renaissance du design (où il présente sa belle collection de meubles Reconstruction) vient de me signaler une exposition réalisée par François Laffanour (galerie Downtown) associé au spécialiste du marché de l'art Philippe Ségalot dans un stand du TEFAF. Le mobilier Shaker (1820-1890) s'est invité ici. Son lien avec le Mouvement moderne est évident et se retrouve dans le titre du catalogue, Shaker - function, purity, perfection, qui décrit les pièces majeures du Shaker Museum à Mount Lebanon (Pennsylvanie, à proximité des fameux dinosaures du Carnegie Museum). Le lien est connu et incontestable entre cette modernité ancestrale et certains espoirs artistiques ou politiques modernes mais il dépasse le « purisme », la relation « forme-fonction » et la « perfection » de quelques proportions rustico-classiques (qui correspondent aux attentes formelles des modernistes contemporains plutôt qu'aux idéaux fondateurs d'un William Morris). Il faut creuser nos imaginaires religieux pour savoir en quoi « ceci » nous semble suffisamment vrai pour que l'on puisse toujours croire en « cela »... Une analyse weberienne nous guide vers l'origine des modèles que partagent ces radicaux protestants avec leurs cousins états-uniens, britanniques, scandinaves, germaniques ou helvètes dans leurs obsessions de pureté et d'hygiène sur fond de prophétisme, de terre promise, de destinée manifeste. Une belle bande « d'agités » à la fois touchante et inquiétante qui révulsait les catholiques d'Europe du sud, en pleine phase bling-bling ! La bonne question consiste à se demander pourquoi cette modernité typiquement puritaine gagne du terrain à la fin du XIXème et contamine l'Occident et sa périphérie au siècle suivant, y compris des fiefs catholiques comme l'Italie ou la France. Sans doute, la vague migratoire de 1870, la Longue Dépression, la Première Guerre mondiale, le Krach de 1929, la Révolution nationale de Pétain, les bombardements et la reconstruction, sans parler de la crise écologique actuelle, imposent un esprit de repentance et de dépouillement. Prise de convulsions, provoquées par cette réalité fluctuante, la pensée française oscille entre abondance et pauvreté, allant de l'introversion bénédictine à l'errance franciscaine. La seconde tendance se fond bien dans l'idéal type shaker et sa production économique, utilitaire, traditionnelle (d'un purisme naturel et originel) mais il reste une contradiction à pointer, non-réglées par les vieux traités de paix, entre la joyeuse « transgression » hystérique des franciscains et la triste « performance » normative que s'imposaient au quotidien ces singuliers Shakers qui, loin d'être complètement secoués, tremblaient devant dieu (Libération, 20 août 1996).

Frederic, friend and webmaster of Renaissance du design (he presented his collection of furniture) just pointed me an exhibition by Francois Laffanour (gallery Downtown) associated with the art market specialist Philippe Ségalot in a stand of TEFAF. The Shaker furniture (1820-1890) was invited here. Its link with the Modern Movement is obvious and is reflected in the title of the catalog, Shaker - function, purity, perfection, which describes the major pieces of Shaker Museum in Mount Lebanon (Pennsylvania, close to the famous Carnegie Dinosaur Museum). The link is known and undisputed between this ancestral modern and some artistic or modern political hopes but it exceeds the "purism", the relation between form and function" and the "perfection" of a few rustic-classic proportions (which correspond to formal expectations neomodernist contemporaries rather than founding ideals of William Morris). You have to dig our religious imagination to know what "this" seems true enough that one can always believe in "that" ... An weberian analysis guiding us in direction of of these radicals models orignin. Protestants with their state-uniens cousins, British, Scandinavian, German or Helvetian in their purity and hygiene obsessions prophetic background, promised land of manifest destiny. A fine of "restless" Band both touching and disturbing that revolted Catholics in southern Europe in the throes bling-bling! The right question is: why this typical Puritan modernity is gaining ground in the late nineteenth century and contaminates all the West civilisation and periphery in the twentieth, including Catholic strongholds such as Italy or France? Without doubt, the migratory wave of 1870, the Long Depression, World War II, the Crash of 1929, the National Revolution of Petain, bombings and reconstruction, not to mention the current ecological crisis, require a spirit of repentance and recount. Convulsing caused by this changing reality, French thought oscillates between abundance and poverty, ranging from introversion to the Benedictine Franciscan wandering. The second trend blends in well with the ideal type shaker of economic production, utility, traditional (a natural and original purism) but there is a contradiction to point, not settled by the old treaties of peace between the joyful hysterical "transgression" Franciscan and sad normative "performance" than was needed every day these singular Shakers who, far from being completely shaken, trembling before God (Libération, 20 August 1996).

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1910 Deutsche Werkstätten // Salon d'automne

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Richard Riemerschmid, fondateur du Werkbund, au Salon d'automne, Art et décoration 1910

Pour comprendre l'insertion du style Shaker (Shaker // guerre de religions) dans la modernité française, passons d'un siècle à l'autre, de la guerre des religions à celle des nations. En 1910, les ateliers munichois (Deutsche Werkstätten münchen) s'introduisent au Salon d'automne à l'invitation de Frantz Jourdain, touchent immédiatement le fils de l'initiateur, Francis Jourdain (Francis Jourdain // château Gourdon), avant de se répercuter sur Gabriel puis d'impacter Gascoin et tous les designers de meubles. Dans la revue Art et décoration, l'article de Maurice Pillard Verneuil n'est pourtant pas flatteur : " Une telle exposition peut-elle avoir une influence quelconque sur l'art décoratif français ? Je n'hésite pas à dire non, et non de façon absolue. Le Bavarois est certes plus proche de nous que le Prussien ; mais il demeure Germain cependant. Et jamais notre goût latin ne pourra recevoir une direction quelconque du goût germanique. [...] La lourdeur, la brutalité dans les contrastes, la richesse trop ostensible, la crudité des tons ne sauraient répondre à nos goûts, qui réclament la souplesse, la mesure, la grâce et l'harmonie. ". Il analyse les sources : " Je vois la trace d'influences directes et nombreuses : le style Biedermeier, le Second Empire, les styles anglais s'y retrouvent aisément. Et l'impression dominante est celle d'un Louis-Philippe alourdi, enrichi, germanisé. […] Pourquoi le Louis-Philippe ? S'il est une époque mesquine, lourde, sans grâce, c'est bien celle-là ! Époque de petit bourgeoisisme à idées étroites, sans aucun sens esthétique, et d'où l'art semble volontairement exclu. " Derrière l'accusation se trouve toujours l'imaginaire religieux car le bourgeois représente un goût protestant pour le confort matériel dans un classicisme boursouflé, c'est le Jugendstil en chêne et sans ornement de Richard Riemerschmid. Quant au Français, noble et catholique, né dans la Contre-Réforme, il préfère son Art nouveau en acajou, riche en ornements barocco-maniéristo-rococo. Le conflit classique/baroque révélé par Anthony Blunt se prolonge. Mais il faut lire l'interprétation de Deborah Silverman (dans son excellent ouvrage L'Art nouveau en France, publié par Flammarion en 1994) pour comprendre qu'il s'agit aussi d'une lutte de l'intérieur contre l'extérieur, de la féminité contre la virilité. C'est ainsi que l'individualisme libertin français et son raffinement introspectif, jusqu'ici méprisant vis-à-vis du goût bourgeois et de son intérêt paternaliste pour l'ouvrier, va muter : les plus sensés comprennent la vanité et l'égoïsme d'une culture pour-soi séparant l'art et l'utile. Il faut remettre l'art dans l'utile, remodeler le classique, réinventer la convention, ennoblir le bourgeois, sortir la créativité de son enfermement ornemental afin d'en faire un projet et une architecture. Mais il faudra encore attendre (Süe et Mare // Compagnie des Arts Français).

To understand the insertion of Shakers in the French modernity, moving from a century, from Wars of religions to wars of nations. In 1910, the Munich Arts and handcrafts workshops (Deutsche Werkstätten münchen) are introduced in Autumn Salon at the invitation of Frantz Jourdain immediately affect his son, Francis Jourdain, before Gabriel then pass on to impact Gascoin and all furniture designers. In the magazine Art et decoration, an article of Maurice Pillard Verneuil is not flattering: "Can Such exposure have any influence on French decorative art I do not hesitate to say no, and definitively not . The Bavarians absolutely is certainly closer to us than the Prussian, but he remains however Germain And never our Latin flavor will not receive any direction from the Germanic taste [...] The heaviness, brutality in contrasts.. , wealth too ostentatious crudeness tones can not meet our tastes, which demand flexibility, measurement, grace and harmony. ". It analyzes the sources: "I see the trace of direct and numerous influences: the Biedermeier style, the Second Empire, the British styles and find it easily the dominant impression is that of a Louis Philippe burdened enriched , germanized. [...] Louis Philippe: Why? If it is a mean time, heavy, graceless, it's this one! Time of bourgeoisism small narrow ideas, without any aesthetic sense, and where art seems deliberately excluded. "Behind the accusation is always religious because the filter says a Protestant bourgeois taste for material comfort in a bloated classicism, the Jugendstil oak unadorned of Richard Riemerschmid. As for the French, noble and Catholic, born in the Counter-Reformation, he prefers his Art Nouveau, rich in barocco-maniéristo-rococo ornaments. The classical / baroque conflict revealed by Sir Anthony Blunt continues. But we must also hear the interpretation of Deborah Silverman (in his excellent book Art Nouveau in France) to understand that this is also a struggle from inside against the outside , femininity against virility. French libertine individualism and introspective refinement, against contemptuous of bourgeois taste and its paternalistic interest for the working class will mutate: the most sensible include vanity and selfishness a culture between art and useful: you have to put art in the useful, reshape the classic, reinvented the convention, ennobling bourgeois and finally out the creativity of its ornamental confinement into a architecture.

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Cadeau Boncoin // Guillerme et Chambron

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Ce message s'adresse à ceux qui souhaitent se meubler " art utile ", version cossue, pour un prix très raisonnable : nous leur proposons ce bel ensemble " Votre Maison ". Comme la plupart des meubles créés et diffusés par cette marque, il a probablement été édité dans les années 1970 et se vend en ce moment même sur le Boncoin, à moins de 1000 euros... Il faut simplement demander les références de l'annonce sur ce mail et prévoir ensuite un bon camion et un assez long voyage.
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