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Fonds MRU // Marcel Gascoin en couleur etc.

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Aux armes & © Terra !

Bonne ou mauvaise nouvelle à propos du fonds photographique du MRU ? Commençons par la ni-bonne ni-mauvaise : ce fonds d'archives était autrefois un trésor caché dans le recoin du disque dur d'un ordinateur poussiéreux ; lui-même était physiquement planqué au fond d'un bureau introuvable, dans un ministère non-identifiable. Autrement dit, sa gestion était un boulot plutôt sympathique et l'on pouvait échanger librement avec un employé du ministère d'On-Ne-Sait-Plus-Quoi, car la chose a changé dix fois de nom, suivant les desiderata de chaque nouveau gouvernement... Car la question du nom et des attributions entre systématiquement dans les "priorités nationales" de nos gouvernants : l'enjeu est de taille, c'est la soupe, pardon, je m'égare, les portefeuilles... Pendant un moment, le fonds du MRU était dans le ministère bien nommé Dédé qui attirait évidement la sympathie : "DD" pour "Développement durable & caetera". Il s'agit d'un vieux concept dépassé, datant de l'époque lointaine où le malthusianisme économique et le darwinisme social n'avaient pas franchi l'Atlantique pour envahir Berlin, Bruxelles et Paris... Souvenons-nous, "L'Internet" devait être un partage gratuit dans le domaine de la Culture (avec un grand "C", selon le modèle continental) et l'on découvrait en ligne une foule de données gratuites que l'on pouvait ensuite transmettre autour de soi (Henri Salesse // reportage photographique) !

La mauvaise nouvelle, c'est que le ministère n'est plus le même et se nomme "Cohésion des territoires & caetera". L'idée n'est pas mauvaise en soi, si seulement un gagne-petit n'avait pas confondu le principe d'une "cohésion" avec celui d'une "enclosure", reprenant chaque image pour y ajouter des choses & " © Terra" (nom d'une médiathèque interministérielle virtuelle, que personne ne connaît) comme on marque les bêtes au fer rouge (avant l'arrivée du fil de fer barbelé). Le but, tout le monde l'a compris, c'est de rendre l'image inutilisable afin de percevoir des droits (si un éditeur vache-à-lait avait l'idée saugrenue de publier) : nouveau principe qui transforme magiquement le "bien public" en "bien financier". C'est ainsi que notre sympathique et obscur fonctionnaire du ministère d'On-Ne-Sait-Quoi, ce garde-champêtre d'autrefois, est devenu une sorte de percepteur, probablement (car je ne le connais pas, et il est possible qu'il n'existe-t-il plus) aussi psychorigide et chaleureux qu'un douanier, une pervenche ou, plutôt, un garde-chasse...

Enfin, venons-en à la bonne nouvelle, c'est qu'une pervenche insoumise (ou un garde-chasse en gilet-jaune) a ajouté de nombreux fichiers libres sur Flickr. Merci. C'est donc grâce à cet anonyme, et avec grand plaisir, que l'on peut consulter (maintenant) la thématique [Re]construction 1945 - 1979 sur internet sans subir la balafre "© Terra". On y découvre de nombreuses photographies, perdues dans le fonds et a priori récemment redécouvertes (par contre, d'autres ont disparu... mystère kafkaïen). Parmi les nouveautés figurent des images du fameux appartement témoin du quartier Montplaisir à Boulogne-sur-Mer, réalisé par le MRU en collaboration avec le Salon des arts ménagers - ouvert en été 1951. Les plans ont été publiés dans Marcel Gascoin - design utile (Piqpoq, p.18-19), et d'autres photographies, en noir et blanc mais en grand format, sont visibles dans l'autre Marcel Gascoinédité par Norma. Je me précipite pour recopier ces clichés, avant que la pervenche ou le douanier ne perde sa place (peut-être même à cause de moi, car les petites choses ont une grande importance dans l'administration française). Tant qu'elles sont gratuites, goûtons donc ces photographies en couleur, car elle sont encore extrêmement rares à cette époque. Il faut en profiter pour les regarder dans les moindres détails, avec lenteur, retrouver un à un les petits riens qui font l'ambiance moderne, avec ses bois clairs, ses couleurs primaires, ses luminaires (de Pierre Guariche également), ses photographies aux murs, ses tissus, papiers peints, peintures, céramiques, verres de Biot, etc. Tout ce que nous nous sommes acharnés, il y a quelques années, à reconstituer dans l'exposition Gascoin au Havre (Exposition 2011 // Marcel Gascoin).

Ci-dessous, les photographies d'époque, sans le copyright flash-ballé en pleine tête. Merci à toutes les pervenches insoumises, à tous les douaniers rebelles, et à notre garde-chasse en gilet jaune. Vive la liberté culturelle !
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